martes, 4 de diciembre de 2007

SERIE: KITO MILENARIO

Quito : un paysage urbain multiculturel
Par Diego Velasco Andrade

La cité du volcan Qui Chincha

Quito se situe à 22 Kms au sud de la ligne équinoxiale (« latitude zéro ») et inscrit son influence « au cœur » de l’axe méridien d’aménagement territorial que nous appelons « longitude zéro ». Elle se localise aussi dans « l'Avenue des Volcans »; alignement de montagnes de la cordillère andine dont l'altitude moyenne dépasse les 4000 mètres.

La microrégion de Quito est situé entre 2.000 et 3.000 mètres et fractionné en « cuvettes » ou dépressions très densément humanisées; elles sont reliées par la route panaméricaine (ancien Kapak Ñan) qui se prolonge au nord-est vers Ibarra (Caranqui) et au sud vers Riobamba (Ric pampa) et Cuenca (Tumi pampa).

La ville est construite à 2.800 mètres d'altitude; occupant la partie occidentale de l'une des dépressions andines sur une cinquantaine de kilomètres en orientation Sud-Nord. Vers l'Est, Quito est entaillé par le fleuve Machangara, grand limitateur de la pression urbaine, c’est pourquoi la ville métropolitaine a débordé sur les vallées au nord, au nord-est, à l’est et sud-est, vers les anciens llactakunas de la marka des Quitus (voir Annexe 5.3 : Dates de repère sur le processus urbain de Quito).

L'horizon de la ville est marqué de hauts volcans en toutes les directions : au nord-est Cayambe, à l’est Antisana, au sud Cotopaxi, tandis qu'à l'ouest se trouve le grand Apu de la ville, le volcan Pichincha (à 4794 mètres d’altitude). Depuis la « fondation espagnole » de Quito (1534), le volcan Pichincha a connu des épisodes d’activité significatifs qui affectèrent plus ou moins la ville.

Le nom contemporain du volcan constitue une déformation du terme originaire Qui-Chincha (« centre ou lieu » de localisation de « Chincha » : constellation d’Ourse Majeur) placé verticalement sur cette montagne légendaire, qui d’après les mythes Quitus d’origine, fut le lieu d’engendrement du premier couple (Quitumbe et Llira) après le déluge primordial.






Quito la Terre du milieu (image Quitsato)

Cochasqui la « cité des morts »

La cité de Cochasqui constitue selon nous la « cité des morts » duale et complémentaire à « la cité des vivants », la ville contemporaine de Quito; cette imposante cité cérémonielle se trouve au nord de la ville actuelle et à cinq kilomètres de la « ligne équinoxiale ».


Pyramides de Cochasqui




Dès l'an 500 à l'an 1. 500 de notre ère, Cochasqui devient un lieu de rencontre et centre symbolique pour différents peuples et cultures équatoriales localisés autour du « centre du monde ». Les rapports de la cité avec d’autres sites archéologiques et wacas de la vallée équinoxiale pourraient être liés à l’observation rituelle de l’Inti-Ñan, parcours emprunté par le soleil pendant les équinoxes.



Traces du chemin de l'Inka à Quito




La cité est composée de 15 pyramides tronquées avec un sommet à figure quadrilatère, la majorité abritant des grandes tombes en forme de dômes, tandis que les deux pyramides principales étaient consacrées aux observations astronomiques « zénithales » à caractère « solaire » et parfois « lunaire ».

En effet, sur le tumuli principal se trouvent les ruines d’un Temple de figure cylindrique, comportant des outils astronomiques pour la cérémonie équinoxiale de Musuch Nina, « la rénovation annuelle du feu du soleil », que le prêtre produisait personnellement, avec un miroir concave qui servait à concentrer la chaleur du « soleil vertical » équatoriale. En captant par ce moyen les premiers rayons solaires le jour de l'équinoxe, il délivrait le « feu primordial » pour que les Quitus puissent cuire leurs premiers aliments de l´aneé.

D’ailleurs, le temple principal présente aussi les traces des postes de guet (sukankas) pour viser des longs ceques vers plusieurs centres rituels dans la marka de Quito (notamment vers le Centre Historique de la ville contemporaine), ainsi que les vestiges des outils astronomiques pour mesurer les angles azimutaux des solstices, vitaux pour l’élaboration du calendrier solaire Quitu.

Etoile soleil kitu karanki à Cotacachi



Cependant, d’autres observations astronomiques à caractère « zénithal » ont été faites dans la cité cérémonielle, originellement sur les eaux d’un « réservoir miroir » (de ce fait, le terme Cochas Qui « Lac ou réservoir du centre ») ainsi que durant le solstice d’été, quand la constellation Chincha se trouvait en alignement verticale sur le temple principal.

Les Quitus mettaient en rapport la Constellation du Singe avec leurs processus d’identité ethnique territorial en tant que point de repérage astronomique entre les hémisphères Nord et Sud (Hanan et Urin) de la planète; de cette connaissance, nous soutenons que les sommets des pyramides furent construits en imitant la figure quadrangulaire de la constellation Chincha et que la première place rituelle Quitu de « la cité des vivants » aurait eu cette configuration céleste.


Quito: Paysage urbain multiculturel

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